Les noms d’hommes ou anthroponymes bretons constituent comme les noms de lieux l’une des composantes du patrimoine linguistique breton.
D’innombrables noms de familles et de prénoms bretons actuels sont des noms de personnes ou noms d'hommes hérités du passé. On estime en outre que deux noms de lieux sur trois comportent un nom d’homme en leur sein. Il y a cependant une grande différence entre un prénom et un nom de famille. Le premier résulte du choix des parents alors que le second est le fruit d'une transmission de générations en générations.
Certains anthroponymes sont très anciens, d’autres issus d’emprunts plus récents. Beaucoup font référence à la société guerrière (Gwezhenneg/Guézennec), civile (Mevel) ou religieuse (Manac'h) du haut Moyen-Age breton. On les retrouve régulièrement dans les anciens cartulaires, comme celui de Redon (VIIIe-XIIe siècles). D’autres noms correspondent à des qualificatifs, à des qualités humaines ou à des défauts, physiques ou moraux, à des sobriquets. D’autres encore proviennent de noms de métiers ou d'activités. Parmi les anthroponymes, il y en a qui sont spécifiques à la Bretagne, tandis que d’autres sont communs à de nombreuses langues sous des formes différentes (Ex. Yann/Jean). Certains noms disposent souvent d'une forme féminine (Prijant, féminin : ur Brijantez ou ur Brijantenn), ou plurielle (ar Foll, pl. ar Follijen). Certains noms sont très répandus (ar Gall), d'autres très rares et en voie d’extinction.
Comme la toponymie, ce patrimoine anthroponymique est malmené. La plupart des patronymes ont ainsi été fixés par écrit avant le XVIIe siècle, suivant les règles du latin puis du français (édit de Villers-Cotterêts, 1539). Les formes orthographiées présentent souvent différentes variantes pour un même nom, plus ou moins altérées. Le cas de l’article défini en tête traduit en français est emblématique (Le Bihan, Le Goff, Labat au lieu d'ar Bihan, ar Gov, an Abad, etc).
La prononciation actuelle du nom en breton peut également s’éloigner des formes écrites archaïques. Afin de respecter ces anthroponymes, il importe de les écrire correctement suivant les règles orthographiques du breton moderne, comme pour les noms de lieux.
La liste que nous vous proposons comporte 300 patronymes courants dans leur forme normalisée.
Elle ne comprend pas les noms d'origine toponymique (voir KerOfis pour mener des recherches avec des noms en Kêr, Roz, Mez, etc.), ni les possibles variantes historiques ou dialectales. L'article défini est indiqué à la suite entre parenthèses dans les noms pour lesquels il peut être employé.