Le breton est classé par l’UNESCO comme « langue sérieusement en danger”. Le développement de l’enseignement et les politiques des pouvoirs publics font cependant apparaître des signes positifs quant à l’avenir du breton.
Les dispositions prises pour assurer l’exclusion du breton dans les enceintes scolaires à la fin du 19e siècle (punitions pour les enfants parlant breton) ont durement marqué les esprits et entraîné une rupture dans la transmission de la langue. Selon l’enquête sociolinguistique de 2018, 78% des locuteurs ont plus de 60 ans. Ainsi, le nombre de brittophones est estimé à 225000 locuteurs et devrait baisser dans les années à venir.
A l’autre bout de la chaîne démographique, parmi les jeunes, les chiffres sont en progression constante. Les écoles bilingues créées par Diwan en 1977, complétées par les classes bilingues de l’Education Nationale (1982) et de l’Enseignement catholique (1990) voient leurs effectifs croître chaque année, de la maternelle au lycée (+45% entre 2009 et 2019). Avec 18890 élèves en 2019 et la structuration du développement de l’enseignement bilingue assurée par l’Office Public en collaboration avec l’ensemble des acteurs de l’éducation, la dynamique des filières bilingues est un signe de confiance très important dans l’avenir de la langue.
Aujourd’hui, le “creux générationnel” se situe parmi les 20-50 ans. Mais là aussi, le nombre d’apprenants est en hausse pour ce qui concerne les cours hebdomadaires (3182 adultes) et les formations intensives (le nombre de stagiaires de la formation professionnelle est de 230 en 2019). Pour renforcer ces tendances, l’attention doit se porter sur le développement de l'enseignement bilingue et sa continuité jusqu'en terminale, la préscolarisation en breton (crèches, assistantes maternelles), la mise en place de parcours complets d’initiation à la langue (environ 13000 élèves aujourd’hui), le développement des formations pour adultes et la diversification de l’offre post-bacalauréat.
La langue bretonne a longtemps été exclue de l’espace public et est toujours la seule langue celtique sans statut législatif.
A l’initiative des collectivités locales, la visibilité de la langue s’est pourtant beaucoup développée ces 30 dernières années. Aujourd’hui, dans 3 départements (Finistère, Morbihan et partie ouest des Côtes d’Armor), la bilinguisation des panneaux directionnels est systématique.
Les communes ont également suivi ce mouvement en bilinguisant dans un 1er temps leurs panneaux d’entrée et de sortie d’agglomération.
Progressivement, d’autres supports sont devenus bilingues :
- panneaux directionnels
- plaques de rue
- panneaux électroniques
- plaquettes papier
- sites internet...
Enfin, le Conseil régional de Bretagne a été la 1ère collectivité à se doter d’un plan de politique linguistique en 2004 ( plan actualisé en 2012 puis en 2024).
Son action pour la langue est ainsi transversale (culture, transports TER, tourisme, bâtiments publics…).
Pour sa part, le Finistère est devenu en 2016 le premier département à adopter un shéma linguistique, renouvelé en 2023 ( article à lire ici).